Au cœur de la violence psychologique

Comprendre et combattre la perversion narcissique

Depuis 15 ans, en tant que psychopraticienne, j’ai accompagné de nombreuses personnes, hommes et femmes, confrontées à la violence psychologique ou physique. Souvent, elles ne parviennent pas à identifier les mécanismes à l’œuvre. Les pervers narcissiques sont fréquemment au cœur de ces situations, usant de manipulation pour enfermer leurs victimes dans des relations toxiques où l’emprise est subtile mais puissante. Les victimes peinent à détecter les signes avant-coureurs et à agir pour se protéger.

Pourquoi écrire sur ce sujet ?

Je souhaite sensibiliser le public à cette problématique complexe. Les signes avant-coureurs sont souvent ignorés, alors que les identifier peut permettre d’éviter de sombrer dans une relation destructrice. Une meilleure compréhension des mécanismes de la perversion narcissique est essentielle pour que les victimes puissent se protéger.

En tant que psychopraticienne, j’ai été témoin de vies bouleversées par ces relations toxiques. Mon but est de partager mes connaissances pour aider d’autres à éviter ces pièges et à trouver la force de s’en sortir. J’espère également sensibiliser ceux qui pourraient un jour être confrontés à ces situations, que ce soit dans leur vie personnelle ou professionnelle.

Exemples de comportements destructeurs

Les pervers narcissiques manipulent subtilement pour exercer leur emprise. Par exemple, dans le milieu professionnel, ils peuvent cibler un employé pour l’ébranler et asseoir leur pouvoir. Des remarques comme “Pourquoi dois-je toujours te corriger ?” visent à miner la confiance en soi de la victime, la rendant dépendante de l’approbation de son agresseur. Un autre exemple est l’isolement social, où l’on pourrait dire : “Je ne t’invite pas aux réunions car tu n’apportes rien de constructif.”

Dans la vie courante, les pervers narcissiques peuvent sévir dans les cercles familiaux ou amicaux. Par exemple, un parent pourrait dire : “Tu es tellement susceptible, on ne peut jamais plaisanter avec toi”, incitant ainsi la victime à douter de ses perceptions. Dans le cadre d’une relation de couple, sans enfants, ils peuvent instiller une dépendance affective par des phrases telles que “Tu ne trouveras jamais quelqu’un qui t’aime autant que moi”, visant à affaiblir l’estime de soi et à isoler la victime. En présence d’enfants, la manipulation devient encore plus pernicieuse, en utilisant les enfants pour exercer une pression sur l’autre parent.

L’escalade de la violence

L’un des aspects les plus préoccupants est l’escalade progressive de la violence. La violence psychique, invisible pour beaucoup, prépare souvent le terrain à une violence physique. Ce cycle destructeur épuise la victime, la rendant plus vulnérable à des actes physiques violents.

Cette escalade commence par des gestes de violence indirecte, comme claquer une porte, puis évolue vers des gestes “non intentionnels” de violence physique. Le pervers narcissique rationalise ces actes en culpabilisant la victime : “Je ne voulais pas te faire mal, mais tu m’as provoqué.” Ce processus maintient la victime dans un cercle vicieux où elle justifie la violence qu’elle subit.